Rugby : Romain Ntamack, l’autre meilleur joueur du monde

© Illustration ball during the friendly match between Stade Montois and Section Paloise on August 19, 2022 in Aire-sur-l'Adour, France. (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

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A l’instar d’Antoine Dupont, le Stade Toulousain et le XV de France peuvent se targuer de posséder dans leurs rangs quelques-uns des meilleurs joueurs du monde à leur poste. C’est le cas de Romain Ntamack, l’ouvreur le plus talentueux du moment.

Au risque d’avoir loupé le phénomène depuis ses grands débuts avec le Stade Toulousainen 2017, le grand public a découvert le talent de Romain Ntamack lors de la victoire du XV de France face aux All Blacks en novembre 2021. Sa relance « du fond du parking » en deuxième période relevait autant de la folie que du génie. Une action de grande classe qui a définitivement clos le débat sur la concurrence en Bleu entre le Toulousain et son rival bordelais Matthieu Jalibert. Depuis, la question se pose moins. Le grand Chelem qui a suivi a confirmé que la charnière Dupont-Ntamack semblait indéboulonnable, considérant aussi qu’il n’y a pas beaucoup d’équivalence au niveau international. 

Dans l’ombre de Dupont

Mieux, Romain Ntamack profite de l’éclat de Dupont pour mieux briller à ses côtés. Avec plus de sobriété que son acolyte, il se distingue par sa grande maturité et sa faculté à faire jouer les autres. Toujours bien inspiré, il se trompe peu et use de ses atouts pour exploiter les moindres brèches. Si Antoine Dupont est harcelé ou muselé par une défense très resserré autour des rucks – de peur que le demi-de-mêlée tente un coup tout seul -, au large, Romain Ntamack profite des espaces que cela engendre. Par ses « cannes », il peut déborder ou trouver des intervalles. Comme ce fut le cas à La Rochelle en début de saison dernière. Comme ce fut le cas face aux Blacks, ou en demi-finale du Top 14 face à Castres en juin dernier. Ou encore, plus récemment, à Bordeaux, lors de la première journée de championnat, en cassant le plaquage de quatre défenseurs. A chaque fois, Romain Ntamack est à la conclusion. Au total, il a marqué dix essais la saison dernière. A 23 ans, et à un an de la Coupe du monde, il est dans une forme étincelante. « Il a des qualités incroyables, martèle Yann Delaigue, ancien demi d’ouverture du Stade Toulousain et de l’équipe de France. Il est jeune et dégage déjà une confiance et une grande expérience. Je le vois faire des matchs extraordinaires avec très peu de déchets, parfois aucun d’ailleurs. Il ne se loupe jamais ».

Parmi les grands 10 du monde

Par son style et son efficacité, il se démarque des autres grands 10 de son époque. L’irlandais Jonathan Sexton, élu meilleur joueur du monde en 2018, est un stratège hors pair, chirurgical face aux perches, mais bien moins marqueur d’essais et bien moins élégant dans sa tenue de balle que le français. Le néo-zélandais Beauden Barrett, meilleur joueur du monde en 2016 et 2017, paraît moins en forme actuellement, au même titre que sa sélection. Enfin l’Anglais Owen Farrell est lui aussi un gestionnaire et un buteur, bien plus qu’un coureur. Et son jeune héritier Marcus Smith manque encore de vécu international. Au final, Romain Ntamack paraît bien plus complet que ses homologues. Un physique de mannequin, une tête bien faite, et un talent fou !

Et si c’était lui le meilleur joueur du monde 2022

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