Le jour où le XV de France a écœuré les All Blacks

Il y a un an, dans un Stade de France incandescent, les Bleus de Fabien Galthié livraient une prestation majuscule face à une équipe de Nouvelle-Zélande venue à Paris pour se refaire une santé. Résultat : une victoire des Bleus 40 à 25. Jamais les All Blacks n’avaient perdu aussi largement face à l’équipe de France.

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Les passionnés de rugby se souviennent certainement avec plaisir et frisson de cette magique soirée du 20 novembre 2021. « On a touché du doigt le merveilleux”, avait même confié le sélectionneur Fabien Galthié à l’issue du match. Deux ans avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde en France, face à ces mêmes All Blacks, l’équipe de France a prouvé au monde entier qu’elle était redevenue une équipe qui compte. Les All Blacks ont été malmenés comme jamais par une équipe de France euphorique et sublime. Ce soir-là, 21 ans après leur dernière défaite en France (en 2000 à Marseille), la Nouvelle-Zélande a subi le plus lourd revers de son histoire face au XV de France.

Une ambiance d’avant-match exceptionnelle

D’abord, avant même le coup d’envoi de ce match, le Stade de France était baigné d’une atmosphère particulière. Bien plus incandescente que d’habitude. Les spectateurs, tous impatient que l’événement débute, étaient en place dans les tribunes bien avant le coup d’envoi. Ce qui a contribué à sublimer un show d’avant-match particulièrement réussi et millimétré, avec en prime, la présentation du Trophée Webb Ellis en guise de “guest” de la soirée. Plongé dans le noir, à quelques minutes du coup d’envoi, le Stade de France est alors devenu un joyau éclairé de milliers d’étoiles (via les Smartphones). Les hymnes ont alors résonné comme peu souvent en France. La Marseillaise a même été reprise a capella par le stade tout entier.

A ce moment-là déjà le spectacle était réussi !

Une première mi-temps de feu !

Passé le Haka que les téléspectateurs auront beaucoup plus apprecié que les spectateurs dans le brouhaha du Stade de France, les Bleus ont lancé le match avec énormément de détermination et une volonté de marquer l’adversaire. Pour le XV de France, la première période a frisé la perfection avec trois essais inscrits, dont deux du talonneur Peato Mauvaka sur deux ballons portés consécutifs à une penal-touche. L’autre étant celui de Romain Ntamack à la conclusion d’une action collective d’envergure. A la mi-temps, la France mène de 18 points d’avance. Jamais les Blacks n’avaient été aussi menés et malmenés à la mi-temps d’un test-match.

Le retour des All Blacks et la relance de Ntamack

Les grandes équipes ne baissent jamais les bras. Surtout pas les All Blacks. Vexés d’avoir été mis en échec par le rouleau compresseur français en première période, les Néo-Zélandais reviennent plus incisif après la pause. Les Bleus subissent donc les vingts premières minutes du second acte, encaissent 17 points. La Nouvelle-Zélande revient alors à deux poetits points des Bleus à l’heure de jeu suite à un essaie supersonique de Savea, transformé par Barret. C’est alors qu’une action de grande classe de Romain Ntamack va complétement relancer le match et redonner du “peps” au XV de France et au public du Stade de France qui commençait à douter. “Un élan de fierté”, selon les mots d’Antoine Dupont, qui va inverser le rapport de force.

Sur un ballon joué au pied par les Blacks dans l’en-but français, l’ouvreur tricolore, premier sur le ballon, a une inspiration dingue qui va tourner au génie. Plutôt que d’aplatir ou de jouer au pied, il choisit de relancer et d’éliminer plusieurs adversaires, entraînant un contre de 80 mètres qui après plusieurs temps de jeu et le soutien de ses partenaires va offrir une pénalité décisive pour l’équipe de France face aux poteaux néo-zélandais, ainsi qu’un carton jaune pour un adversaire. Cela aurait presque pu être l’essai du siècle si les Bleus avaient mieux fini l’action. Mais au final, cette action de grande classe a écœuré les All Blacks et reboosté les Français qui ont alors repris le contrôle du match. Quelques minutes plus tard, c’est l’essai de Damian Penaud auteur d’une interception qui vient sceller le sort de la rencontre.

Le public a aussi gagné le match

Score final 40 à 25. Un succès historique dans une ambiance magique. Pour preuve, les spectateurs du Stade de France n’ont pas quitté les gradins au coup de sifflet final. Ils restent dans l’enceinte, profitant du tour d’honneur des joueurs et de sa communion avec le public. L’atmosphère est exceptionnelle. Chacun souhaite en profiter au maximum. Ce soir-là, personne ne voulait quitter le stade. Ni les joueurs, ni le public. A l’issue de la rencontre, plusieurs joueurs ont témoigné de l’ambiance incroyable. “Dès la rentrée sur la pelouse, on était plongé dans l’ambiance, raconte Antoine Dupont. Je n’avais jamais entendu les hymnes résonner aussi fort dans ce stade. Le public était derrière nous, cela nous a aidés à croire en nous. Je préfère être Français que Néo-Zélandais ce soir”. “Avec ce stade plein, cette ambiance incroyable, on ne peut qu’être dans le match quand on rentre dans un stade comme ça. Ça nous a fait du bien”, confie Melvyn Jaminet. Le public a porté les Bleus. A l’inverse les All Blacks ont subi. Ils ne s’attendaient pas à cela dans un stade en France. « Je n’avais jamais vu ça, c’était un environnement très particulier, il y avait beaucoup de bruit”, explique le sélectionneur néo-zélandais, Ian Foster. “C’était vraiment très bruyant. Il faut qu’on apprenne à jouer dans ce genre d’ambiance à l’extérieur. La foule soutenait la France, elle les a portés”, reconnaît de son côté le deuxième-ligne Sam Whitelock. Ce soir-là, à l’instar des Bleus, c’est aussi le public français qui a prouvé qu’il était prêt pour le Coupe du Monde.

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