Rugby : Sébastien Chabal, the Caveman !

Les grands joueurs marquent leur temps et laisse une trace. De par leur style ou les émotions qu’ils ont suscitées auprès de leurs contemporains, ils en ont gagné un surnom.  Pour beaucoup, Sébastien Chabal est « Caveman ». 

Visualiser Occulter le sommaire

Son look a fait sa célébrité. Des cheveux longs, une longue barbe noire et fournie, surmontant 1,91m de masse sculptéed’os et de muscles. Sébastien Chabal impressionne par son physique. Il fait même peur. Car son regard noir, son jeu rugueux et ses plaquages puissants ajoute du crédit à sa légende. A ce titre, Sébastien Chabal est surement le joueur de rugby qui a le plus fait parler de lui, en bien ou en mal. Et cela lui valut de nombreux surnoms. De “Cartouche” parce qu’il distribuait des tampons et des plaquages au début de sa carrière, à “The French Beast” (la brute française) durant ses années outre-Manche, en passant par “Attila”, « l’Anesthésiste », « Sea Bass », ou « Caveman ». Un « homme des cavernes » selon la traduction anglaise, sans titre ni trophée, mais qui reste encore à ce jour l’un des joueurs les plus populaires et les plus célèbres du rugby français.

Des débuts timides à Bourgoin

Sébastien Chabal est issu d’une famille modeste installée dans la Drôme mais originaire d’Ardèche. Il accroche avec le rugby à Beauvallon à seulement 17 ans et débute dans la vie professionnelle en tant que tourneur-fraiseur dans l’usine Salmson de Crest. Ce n’est qu’en signant à Bourgoin-Jallieu en 1998 qu’il prend conscience qu’il peut gagner sa vie en jouant au rugby. A Bourgoin, il profite aussi d’une très belle génération de jeunes joueurs tel que Lionel Nallet, Pascal Papé, Olivier Milloud, ou Julien Bonnaire pour avoir des résultats rapidement. Bourgoin vit alors ses meilleures années dans l’élite en se hissant en finale du Challenge européen (1999) et en demi-finale du Top 14 (2004). Mais sans jamais obtenir de titre.  Néanmoins, le troisième-ligne fait déjà partie des meilleurs de l’Hexagone et il est rapidement appelé en équipe nationale par le sélectionneur Bernard Laporte. Ainsi, c’est en mars 2000, contre l’Ecosse qu’il honore sa première des 62 capes avec le XV de France. Et malgré sa longévité internationale (de 2000 à 2011), et sa participation à deux Coupe du monde (2003 et 2007), il ne s’impose jamais réellement en tant que titulaire en Bleu, barré à son poste par une génération de phénomènes tel que Serge Betsen, Olivier Magne, Imanol Harinordoquy, Julien Bonnaire ou Thierry Dusautoir. Ainsi il ne participe pas aux deux Grand Chelem de 2002 et 2004 avec le XV de France, mais il prend part tout de même à sept Tournoi des Six nations, remporte le Tournoi en 2007 et réalise le Grand Chelem en 2010.

Un passage en Angleterre remarqué 

La carrière de Sébastien Chabal a pris un immense tournant lors de son passage en Angleterre de 2004 à 2009. A l’issue de la saison 2003-2004, Sébastien Chabal ne souhaite pas poursuivre à Bourgoin et envisage de prendre la direction du Stade Toulousain. Mais le club de la ville Rose ne lui fait aucune proposition, il décide alors de tenter sa chance outre-Manche et rejoint ainsi son ancien manager à Bourgoin Philippe Saint-André désormais en fonction à Sale, dans la banlieue de Manchester. C’est dans le nord de l’Angleterre qu’il construit son look et sa légende. Il laisse pousser ses cheveux et sa barbe et se libère dans son rôle sur le terrain avec un repositionnement au poste de troisième-ligne centre qui lui permet de toucher plus de ballons. Avec Sale, Chabal gagne enfin des titres. Vainqueur du Challenge européen en 2004 puis vainqueur du championnat anglais en 2005, il redevient alors un élément important aux yeux du sélectionneur français Bernard Laporte. Mais surtout, il devient un mythe aux yeux du public anglais. C’est dans ces années-là que la légende de l’homme des cavernes est évoquée. Aux yeux du public, Sébastien Chabal devient Caveman.

9 juin 2007, le jour où Chabal a cassé du All Black

Paradoxalement, Sébastien Chabal est un homme calme et gentil dans le civil. Presque timide. Mais dès qu’il porte un maillot et qu’il foule la pelouse, il se transforme en bête féroce prêt à envoyer des « cartouches ». C’est ainsi que Sébastien Chabal débarque en Nouvelle-Zélande lors de la tournée d’été 2007. A quelques mois de la Coupe du monde, les Bleus viennent se tester chez les Blacks et pour cela Bernard Laporte embarque avec lui le phénomène populaire, déjà bien connu du public Néo-Zélandais. Le 9 juin 2007, les Bleus affrontent donc les All Blacks. Le match débute mal pour Caveman qui commet deux en-avants sur ses deux premiers ballons portés qu’il perd sur l’impact. En revanche, il se distingue très vite sur son aspect défensif. Première victime, le troisième-ligne Chris Masoe qui subit dans les côtes la montée défensive du français. Quelques minutes plus tard, c’est le deuxième-ligne Ali Williams qui se souviendra longtemps de Sébastien Chabal. Le All Black tente de stopper la montée de balle du français mais subi finalement l’impact et se brise la mâchoire. Une action très limite au regard des règles actuelles, et qui tournera en boucle dès le lendemain sur toutes les télés néo-zélandaises.

Chabalmania

Par son look et sa légende populaire, Sébastien Chabal demeure une célébrité mondiale, même plusieurs années aprèssa carrière. Il est régulièrement présent dans les spots publicitaires et dans les médias. Il créé sa propre marque de vêtement, Ruckfield. Son succès populaire ne faiblit pas. Les Guignols de l’info en font une marionnette, Clint Eastwood veut le faire tourner dans Invictus, il monte régulièrement sur scène avec les Enfoirés… Depuis 2011, il a aussi sa statue de cire au musée Grevin. Aujourd’hui, c’est surtout sur Canal+ que le phénomène Chabal existe encore. Consultant de luxe, il est désormais le co-animateur du Canal Rugby Club avec Isabelle Ithurburu.

Vous êtes ici : Memo Sport Rugby Rugby : Sébastien Chabal, the Caveman !