Le titre est accrocheur pour cette sombre période de l’histoire du Tour de France cycliste, mais malheureusement cette 85e édition de la Grande Boucle reste dans les mémoires de tous, à cause des affaires de dopage qui l’ont secouée. La compétition, et le cyclisme en général, ont connus des moments difficiles et critiques qui ont changés le visage de la discipline depuis.
Pour la première fois de son histoire, le Tour s’élance de Dublin en Irlande le 11 juillet 2007, avec un prologue et deux étapes en dehors des routes Française. Cela est calculé pour ne pas concurrencer la Coupe du Monde de Football 1998, qui se termine en France.
Sportivement, les favoris cette année là sont Jan Ulrich, vainqueur de l’édition précédente, Marco Pantani ou encore Richard Virenque.
Tout commence avant le début du Tour de France, lorsque le 8 juillet 1998 le soigneur de l’équipe Festina Willy Woet, est intercepté à la frontière Belge avec un stock de 500 produits dopants dans sa voiture.
Les accusations de dopage sont plus qu’évidentes, jusqu’à ce que Voet accuse et affirme que ce sont les dirigeants de l’équipe Festina qui lui ordonnent de transporter ce genre de produits. Les accusés passent aux aveux et évoquent l’existence de cas de dopage au sein de l’équipe.
L’affaire Festina prend forme et commence à secouer le monde du cyclisme.
La première semaine de la compétition se déroule dans un climat malsain. Le sport ne présente aucun intérêt et tous les projecteurs sont dirigés vers l’équipe Festina et les organisateurs du Tour de France.
Les accusations de dopage se multiplient, le directeur sportif de Festina Bruno Roussel, est mis en examen le 17 juillet 1998 et les coureurs de l’équipe sont priés de ne pas s’aligner au départ de la 7e étape du lendemain. Les coureurs nient toute implication dans un premier temps, recevant le soutien de l’ensemble de peloton.
Les sprinteurs tels que Tom Steels ou encore Mario Cipollini font parler la poudre lors des premières étapes. Jan Ulrich s’empare du maillot jaune lors du Contre La Montre de Corrèze de la 7e étape, mais doit le céder pendant 2 jours au Français Laurent Desbiens, avant de le récupérer dès les premiers cols des Alpes.
L’équipe Festina n’est plus présente au sein du peloton, certains coureurs, comme Laurent Brochard ou Laurent Dufaux, avouent s’être dopés alors que Richard Virenque nie en bloc toute implication dans cette histoire.
Sur le plan sportif, Jan Ulrich et Marco Pantani s’expliquent dans dans les Alpes Françaises. L’Allemand porte le maillot jaune, mais Pantani est là et jamais mis en difficulté dans les différents cols du parcours.
La 15e étape entre Grenoble et les 2 Alpes est le moment (sportif) fort de cette édition. Le coureur Italien met tout le monde d’accord en effectuant une fin de montée mémorable dans le Col du Galibier. A 6 kilomètres du sommet, alors que les conditions météo sont catastrophiques, Pantani place une attaque foudroyante, personne ne le reverra. Il remporte l’étape et prend le maillot jaune, il ne le lâchera pas jusqu’à Paris.
Le 24 juillet 1998, alors que le peloton rallie les Pyrénées depuis les Alpes par l’intermédiaire d’une étape au profil plat, c’est au tour de l’équipe TVM de faire l’objet d’accusations de dopage. De nombreux produits dopants et matériels illicites sont également trouvés dans plusieurs équipes du peloton, le Tour a mal, le cyclisme est terni.
Le 29 juillet, 5 formations se retirent de la compétition (Once, Banesto, Vitalicio, Kelme et Riso Scotti), les coureurs font alors un sit-in de deux heures avant le départ de la 17e étape pour protester et pour obtenir plus d’informations sur ce qu’il se passe réellement. L’étape est neutralisée et tous les hôtels de toutes les équipes sont perquisitionnés.
Dès le lendemain, l’équipe TVM se retire également de la course. Il ne reste que 14 équipes en lice et 4 étapes à parcourir. Le Tour de France arrive tant bien que mal à Paris, et voit l’Italien Marco Pantani triompher. Le Bandit domine tous ses adversaires dans les étapes de montagne, en signant des performances exceptionnelles. Cette année là, il réalise un doublé Giro – Tour de France historique.
Jan Ulrich termine second et l’étonnant Bobby Julich troisième.
Ces performances sont malheureusement mise en doute après les affaires qui ébranlent la discipline. Après le décès du coureur en 2004 et sans vouloir porter de jugement, tout porte à croire qu’il était malheureusement dopé. Ce qui ne retire pas le fait qu’il était un grand Champion.
Le Tour de France 1998 s’arrête le 2 août aux Champs-Elysées, mais cette édition a fait parler d’elle pendant de longues semaines à cause de toutes ces histoires de dopage.
L’affaire Festina prend fin le 22 décembre 2000. La justice distribue de la prison avec sursis et des amendes aux différents acteurs de cette malheureuse histoire. Richard Virenque est relaxé, la société du Tour de France est déboutée dans sa demande de dommages et intérêts.
Depuis cette affaire Festina, le cyclisme n’est plus le même sport. Les fédérations placent le dopage comme fléau n°1 et les moindres suspicions sont aujourd’hui prisent en grippe.
Le Tour de France a relevé la tête les années suivantes, mais n’a jamais été totalement épargné par les affaires de dopage. Depuis 1998, les tricheurs sont de plus en plus nombreux à ne pas être les bienvenues sur les routes Françaises, et c’est tant mieux.
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Classement final – Tour de France 1998
1. Marco Pantani (Italie)
2. Jan Ullrich (Allemagne)
3. Bobby Julich (Etats-Unis)
4. Christophe Rinero (France)
5. Michael Boogerd (Pays-Bas)
6. Jean-Cyril Robin (France)
7. Roland Meier (Suisse)
8. Daniele Nardello (Italie)
9. Giuseppe Di Grande (Italie)
10. Axel Merckx (Belgique)
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Vidéo Marco Pantani – 15e étape : Grenoble – Les 2 Alpes
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Journal Télévisé – 2 août 1998
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