Top 14 : Pourquoi ça va être une saison de fou !

© Illustration ball during the friendly match between Stade Montois and Section Paloise on August 19, 2022 in Aire-sur-l'Adour, France. (Photo by Pierre Costabadie/Icon Sport)

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Des équipes renforcées, de nombreux prétendants, une Coupe du Monde à venir… La saison de Top 14 qui débute ce samedi promet d’être une nouvelle fois exceptionnelle.

Qui soulèvera le Bouclier de Brennus le 17 juin 2023 ? Difficile de répondre. Chaque année le pronostic est risqué. En cause, le nombre de candidats, toujours plus nombreux, toujours plus équipés. Si certaines écuries, comme le Stade Toulousain ou La Rochelle, font partie des favoris, l’énergie absorbée par la Coupe d’Europe, les aléas du calendrier français et la présence de doublons influent sur les résultats. Un déséquilibre qui fait finalement le charme du championnat de France, considéré comme le plus long et le plus dur au monde. Et cette année encore, il y a beaucoup de prétendants au Brennus sur la ligne de départ.

9 prétendants pour un Bouclier

Montpellier est le tenant du titre. Pourtant, au coup d’envoi de la saison 2022-2023, le MHR de Philippe Saint-André n’a pas les faveurs des observateurs, contrairement au Stade Toulousain et sa pléiade de joueurs du XV de France. Le Stade est une valeur sûre du Top 14 avec ses vingt-et-un Bouclier dont ceux récents de 2019 et 2021. Le double échec la saison dernière en demi-finales de Top 14 et de Champions Cup aura surement créé de la frustration chez les coéquipiers d’Antoine Dupont et Romain Ntamack. Les hommes d’Ugo Mola sont donc logiquement favoris cette saison. Au même titre que le Stade Rochelais, champion d’Europe en titre. Le succès européen a donné une nouvelle dimension à l’équipe de Ronan O’Gara. Désormais, les joueurs rochelais sont en quête du Brennus.

Encore une surprise ?

Mais d’autres équipes ont le même objectif. Il faudra évidemment compter avec les finalistes de la dernière édition : Montpellier et le Castres Olympique. Le champion sait qu’il sera attendu et redouté dans tous les stades et que l’année d’après est souvent la plus périlleuse. Malgré tout, le recrutement montpelliérain a été ciblé et malin afin de redonner du souffle aux héraultais. De son côté Castres avance toujours avec discrétion. Jamais attendu, toujours présent. Pour preuve, sous-coté en début d’exercice, le CO a pourtant terminé leader du championnat avant les phases finales. Désormais, aucun pronostiqueur ne se risque d’écarter le CO, vainqueur en 2018, des prétendants au titre.

Attention aux revanchards…

D’autres écuries aimeraient avoir autant de succès que Castres à l’heure des phases finales. L’UBB par exemple. Les hommes de Christophe Urios sont régulièrement dans le dernier carré mais n’arrive pas à passer le cut des demi-finales. La bande à Matthieu Jalibert souhaite désormais gagner des titres. Le LOU toque à la porte également. Avec son recrutement XXL, Lyon fait partie des gros. Le succès en Challenge Européen la saison passée a donné du crédit au travail de Pierre Mignoni. Le manager s’en est allé sur la rade. A Xavier Garbjosa désormais de faire monter l’équipe d’un cran. Et puis il y aura aussi les grosses écuries revanchardes. Impossible de ne pas citer le Clermont de Damian Penaud, le Toulon de Charles Ollivon et le Racing de Gaël Fikou dans le lot des favoris. Reste à savoir qui aura la meilleure dynamique et qui passera le mieux toutes les embuches de ce championnat périlleux. 

Un recrutement intelligent

Toutes les équipes du Top 14 se sont bien renforcées durant l’intersaison. Certaines en quantité, d’autres en qualité ou avec des objectifs ciblés. Bordeaux et Castres ont misé sur la stabilité. Clermont et Toulon ont ajuster leur effectif. Les autres ont grossi leur rang. Du côté du Stade Toulousain et de La Rochelle, le recrutement a été “made in France”. Les internationaux Antoine Hastoy, Yoan Tanga et Teddy Thomas ont rejoint les maritimes, alors que Pierre-Louis Barassi, Arthur Retière et Melvyn Jaminet ont choisi Toulouse, de même que la petite pépite italienne, Ange Capuozzo, en provenance de Grenoble. Montpellier a tiré un trait définitif à son look “sud-af” en faisant signer l’ouvreur international français Louis Carbonel et le meilleur joueur de ProD2, le demi-de-mélée de Mont-de-Marsan, Léo Coly. Deux recrues qui s’ajoutent aux All Blacks Ben Lam et Karl Tu’inukuafé. A Lyon, le recrutement est estampillé “hémisphère sud” avec les arrivées du centre international australien Kyle Godwin et du talonneur All Black Liam Coltman. Enfin, le Racing a fait fort en s’offrant les services du champion du monde Springboks Warrick Gelant et en enrôlant à la dernière minute l’international français Cameron Woki. Sur le papier, chaque formation semble mieux armée que la saison dernière.

Des stades pleins

L’après Covid a du bon pour le rugby français. Le public ne boude pas les stades et les ambiances sont magnifiques. En comparaison au Super Rugby dans l’hémisphère sud qui présente régulièrement un joli spectacle dans d’immenses stades à moitié vides, le Top 14, lui, fait toujours le plein. Les stades sont plus modestes, mais régulièrement à guichet fermé. En témoigne les records d’affluence à Bordeaux ou La Rochelle, et les ambiances à Bayonne, Toulon, Toulouse ou Clermont. La saison dernière, lors de la 22e journée, le record d’affluence du Top 14 a été battu avec plus 110 spectateurs répartis dans sept stades. Soit près de 16 000 spectateurs de moyenne. Un joli chiffre quand on sait que peu de stades dépassent les 20 000 places. Mais l’atout majeur reste l’ambiance qui y règne. Un public chaleureux et familial avec lequel les débordements sont très rares. Loin de l’atmosphère d’un stade de foot…

Une Coupe du monde en perspective

Elle approche à grands pas. La Coupe du monde 2023, en France, est dans toutes les têtes. Programmée à l’automne, l’échéance internationale va évidemment avoir une incidence sur le contenu de la saison à venir. Et ça lui donne même une petite saveur supplémentaire. Car si certains pourraient penser qu’en vue de la Coupe du monde, certains joueurs français voudront s’économiser ou se mettre à l’abri, la réalité du terrain risque d’être bien différente. Au regard de l’éventail de joueurs de qualité dont dispose le staff du XV de France, peu de joueurs aujourd’hui sont déjà à l’abris d’être sélectionné pour le Mondial (à part Antoine Dupont…). Et la saison à venir va nous donner beaucoup d’enseignements. Il y aura des blessés, malheureusement ! Mais aussi des déceptions et des révélations ! Et peut-être que l’équipe qui jouera les Blacks en introduction du Mondial dans un an sera bien différente de celle qui a gagné le Tournoi des VI Nations l’hiver dernier. C’est aussi l’enjeu de ce Top 14 qui fourmille de jeunes talents très prometteurs. 

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