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Le MHR attaque la saison 2022-2023 avec un statut inédit et un Bouclier à défendre. Et une ambition assumée de conserver son titre de champion de France. Mais les Héraultais en ont-ils seulement les moyens ?
A Montpellier, le titre de la saison dernière a été bien fêté. Dignement. Longuement. Pour le premier « bout de bois » de l’histoire du club, les joueurs ont largement profités des festivités. Avec une joie communicative qui n’a fait que bonifier l’image du club. C’est tout bénef ! Le titre est dans la poche et le blason reluit. On est désormais loin des critiques de l’époque Jack White et de son équipe estampillée « sud-af » qui n’avait pas la faveur des fans. Loin également de la crise sportive traversée par le MHR version Garbajosa en début de saison 2020-2021. Depuis peu, l’équipe de Philippe Saint-André présente un profil sympathique. Et efficace. Le titre en Top 14 en 2022 fait suite à celui en Challenge Européen la saison précédente. Preuve que Montpellier n’est plus une équipe maudite. Mais les titres sont toujours plus difficiles à défendre. Ce sera la lourde tâche des Cistes.
Un recrutement bien ciblé
Le MHR se doit désormais d’avoir une attitude de champion. « Ce titre, il faut l’assumer, explique Philippe Saint-André (dans le Midol). On est plus les chasseurs, on va être les chassés. Il va falloir retrouver l’appétit, l’humilité et la solidarité que nous avons eu l’année dernière ». Pour cela, l’équipe dispose de sang frais avec l’arrivée de six joueurs durant l’été. Ils pallient les départs en retraite de nombreux cadres tels que Fulgence Ouedraogo, Louis Picamoles ou Guilhem Guirado. Montpellier fait ainsi le pari de la jeunesse avec une nouvelle charnière inédite. Les nouveaux tauliers se nomment Léo Coly, 22 ans, demi-de-mêlée en provenance de Mont-de-Marsan, et Louis Carbonel, 23 ans, demi-d’ouverture international, parti de Toulon. Ce sont eux qui seront désormais en concurrence avec la paire Reinach-Garbisi, alignée régulièrement la saison dernière. Mais le recrutement montpelliérain, c’est aussi de l’expérience avec les arrivées de l’ailier néo-zélandais Ben Lam et du pilier All Black Karl Tu’inukuafe. Un recrutement de premier choix qui devrait permettre à Montpellier de rester au plus haut dans le classement du Top 14. Voire même de briller en Champions Cup, seule compétition dans laquelle le club de Mohed Altrad n’a pas encore de titre. Bien que ce ne sera pas simple d’être performant sur les deux tableaux.
👀⏳ Elle arrive dans un peu plus 2 petites heures… La première 𝘾𝙊𝙈𝙋𝙊 𝘿𝙀𝙎 𝘾𝙄𝙎𝙏𝙀𝙎 de la saison !! #TeamMHR 🔵⚪️ #SRMHR pic.twitter.com/CGgVIIHoJu
— Montpellier Rugby (@MHR_officiel) September 2, 2022
Champion par défaut ?
Malgré le succès la saison dernière, le MHR ne dispose pas encore d’un crédit important auprès du public et des observateurs du Top 14. Interrogés par le journal Midi Olympique avant la saison, aucun entraîneur du Top 14 n’a plébiscité le champion sortant comme futur vainqueur du Bouclier. Même pas parmi les prochains finalistes. Conséquence d’un championnat bien trop long et trop indécis, et dans lequel la défense d’un titre est délicate. Depuis 2004, seuls Biarritz (2005 et 2006) et le Stade Toulousain (2011 et 2012) ont réussi à conserver leur précieux « planchot ». Le Top 14 est une compétition piégeuse. Et souvent le favori tombe et l’outsider gagne. Comme ce fut le cas de Castres en 2013 et 2018, ou du Stade Français, vainqueur surprise en 2015. Et de Montpellier en 2022 ? Certains le pensent. Le MHR avait pris son abonnement aux deux premières places tout au long de la saison. Mais personne n’en faisait un favori au moment des phases finales. D’abord parce que les écuries comme Toulouse, La Rochelle ou Bordeaux semblaient mieux armées sur le papier. Mais également parce que la fin de saison régulière a été compliqué pour les joueurs de Philippe Saint-André. Sauf qu’à l’issue d’une saison aussi longue et intense, la fraîcheur d’un groupe moins exposé au calendrier international et aux joutes européennes a surement permis aux Montpelliérains de performer au bon moment. Une donnée que le MHR va une nouvelle fois prendre en compte dans la gestion de son effectif et de son calendrier. Si la recette a marché une fois. Pourquoi pas une deuxième…