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Alors que la France vient d’obtenir l’organisation des Mondiaux de cyclisme en 2027, sur le site de Sallanches, lieu de la victoire de Bernard Hinault en 1980, l’occasion est belle de revenir sur l’un des plus grands exploits de l’histoire du cyclisme, et indiscutablement le plus grand de l’histoire des Championnats du monde. Flashback.
La France vient d’obtenir l’organisation des Mondiaux de cyclisme en 2027. L’information a été dévoilée que le site retenu devrait probablement être celui de Sallanches, en Haute-Savoie, lieu du titre de champion du monde de Bernard Hinault en 1980. A priori, le parcours devrait être relativement proche de celui de 1980.
15 coureurs à l’arrivée…
Sallanches 1980… le Mondial incontestablement le plus dur de l’histoire, avec cette terrible côte de Domancy, du nom de village à côté de Sallanches, présentant 2.7 kilomètres à 8.6% de moyenne, avec des passages mouvant aller jusqu’à 17%, à gravir vingt fois sur un parcours de 13 kilomètres, ce qui fait que le monstre revenait à un rythme infernal pour littéralement broyer les coureurs. Alors qu’ils étaient plus de 200 au départ, ils ne seront que 15 coureurs classés à l’arrivée.
La lessiveuse de Domancy fût terrible…
Para ti cuáles han sido los mejores Mundiales de la historia? Voy a poner mi lista de 70s, 80s, 90s y 2000s pic.twitter.com/QlmkA3Xqjj
— Miguel González (@gzlz11) September 26, 2020
Hinault a broyé le peloton
La course qui se tint le 31 août 1980 constitue assurément l’un des chefs d’œuvre de Bernard Hinault, au même titre que sa victoire épique à Liège Bastogne Liège en 1980 sous la neige, son écrasement du Tour en 1985 dans le Pas de Morgins, à plus de 100 kilomètres de l’arrivée, où seul Herrera put soutenir sa cadence, son raid de folie avec Lemond vers l’Alpe d’Huez en 1986, où son exploit mythique aux côté de son lieutenant de l’époque, Jean-René Bernaudeau, dans le Stelvio, pour renverser la table et aller chercher son premier Giro en 1980. Cette course de Sallanches fût donc une terrible guerre d’élimination, un authentique chantier au cours desquels les Français maintinrent toujours une présence à l’avant pour préserver le Blaireau (notamment Mariano Martinez) qui lui écrémait ses adversaires à chaque passage de Domancy. Dans les deux derniers tours, seul l’Italien Gianbattista Baronchelli s’accrochait encore – alors qu’un tout jeune britannique, Robert Millar, venait lui de s’écrouler après avoir longtemps tenu la roue des deux hommes. Finalement, Baronchelli cédera dans la dernière ascension devant le rythme du Français, qui sans démarrer, à l’usure, finit par concasser l’Italien mètre après mètre.
« Prépare le champagne, on sera champion ce soir »
A l’arrivée, Bernard Hinault l’emporte avec une minute d’avance sur l’Italien et 4’25’’ sur le troisième, l’Espagnol Juan Fernandez Martin. Hinault, qui en quittant l’hôtel le matin avait prévenu le gérant (« Prépare le champagne, on sera champion du monde »), a répondu présent et réalisé l’un des plus grands exploits de l’histoire du cyclisme, de ceux où l’homme va chercher sa vérité au bout de ses limites. Et nul doute que derrière Hinault, les quatorze autres coureurs à avoir franchi la ligne ce jour-là ressentent aujourd’hui la même fierté de pouvoir dire en y repensant : « Je suis allé au bout ».