Cyclisme : Modane-Alpe d’Huez 2011, Voeckler au bout de l’effort

© FIJNAART - The peloton passes meadows along the Boerendijk during the third stage of the Vuelta a Espana (Vuelta a Espana). The third stage of the Vuelta starts and finishes in Breda. ANP SEM VAN DER WAL - Photo by Icon sport

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En 2011, Thomas Voeckler tient la forme de sa vie. A deux jours de l’arrivée du Tour à Paris, le leader de l’équipe Europcar s’accroche encore à son maillot jaune, qu’il a conservé au sommet du Galibier avec 15 secondes d’avance sur Andy Schleck, 1’08 sur Frank Schleck et 1’12’’ sur Cadel Evans. Avec son équipe, et notamment son solide lieutenant Pierre Rolland, Voeckler s’apprête à mener son dernier combat en montagne, avec la courte étape Modane-Alpe d’Huez, par les cols du Télégraphe, du Galibier (dans l’autre sens) avant l’arrivée à l’Alpe…

Cette courte étape de 109 kilomètres part logiquement tambour battant. Dès les premiers hectomètres du col du Télégraphe, les attaques se multiplient. Le rythme est proprement infernal dans le peloton des leaders, alors que devant une échappée d’une dizaine d’hommes ouvre la route. Très vite, Alberto Contador attaque, rejoint par Andy Schleck, deuxième au général. Les deux hommes creusent vite un écart proche de la minute.

La seule erreur tactique de sa carrière

C’est alors que Thomas Voeckler, le plus fin des tacticiens, commet probablement la seule erreur de jugement de sa carrière. Elle sera malheureusement très lourde de conséquences… Le maillot jaune décide en effet de se projeter à l’avant pour tenter de rejoindre le duo Contador-Schleck, alors que derrière Cadel Evans, le mieux placé pour la victoire finale du fait du contre-la-montre à la veille de l’arrivée, reste tranquille dans le groupe, avec une solide armada de quatre équipiers à ses côtés. Dans un élan romantique, le Français s’envole derrière le duo, rattrape une partie de son retard dans les lacets du Télégraphe, même aidé en son sommet par son ancien équipier Jérôme Pineau, décroché de l’échappée, qui lui ouvre la route dans les derniers hectomètres du col dans un bel élan de solidarité nationale.

« Vas-y Pierrot joue ta carte »

Mais dans le Galibier, Voeckler plafonne à trente secondes du duo. Le maillot jaune les voit juste devant, grimace, se démène, passe la plaque pour tenter de faire le jump, mais rien n’y fait. Alors que le Galibier n’a pas encore présenté ses pentes les plus raides, le coureur français donne des premiers signes de fatigue après une chasse intense. Derrière, Cadel Evans est resté bien au chaud, laissant sa garde rapprochée accélérer progressivement. Dans la partie dure du Galibier, le groupe Evans a refait une partie de son retard sur Contador et Schleck. Voeckler, lui, se fait bientôt revoir. Dans les trois derniers kilomètres du Galibier, s’en est trop pour le Français, qui ne parvient plus à suivre le rythme, éreinté par ses efforts intenses. Pierre Rolland s’approche pour l’aider. « Vas-y Pierrot, joue ta carte », lui répond Voeckler. Il n’y a plus rien à faire.

Voeckler ne gagnera pas le Tour.

Souffrance en haut du Galibier…

Alors que ses équipiers Charteau et Quemeneur l’emmènent pour limiter la casse, le maillot jaune les rappelle. Ils vont trop vite. Après le Galibier, le Français retrouve des forces dans la vallée puis dans l’Alpe d’Huez. Il limite alors la casse et finit 20ème à 3’22’’ du vainqueur. Le vainqueur ? Pierre Rolland, qui au prix d’un énorme effort dans l’Alpe, décroche Contador et Samuel Sanchez de sa roue pour aller lever les bras. Thomas Voeckler a été vengé.

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