1990 : la fleur écossaise

17 mars 1990, Murrayfield, Edimbourg.

La Calcutta Cup* revêt une importance particulière cette année là. En effet, les équipes d’Angleterre et d’Ecosse sont invaincus avant la rencontre et peuvent, l’une comme l’autre, remporté le grand Chelem.

* match annuel entre l’Écosse et l’Angleterre.

Les anglais, dominateurs depuis le début de la compétition, se montrent arrogants avant la rencontre par voie de presse. Les écossais sont peu bavards et semblent concentrer sur l’évènement. Comme tout le peuple au chardon qui ne parle que de ça au Teuchters ou au Murrayfield Bar.

David Sole

Le jour de la rencontre, les anglais pénètrent sur la pelouse au pas de course, comme c’est souvent le cas dans les rencontres à 15. On s’attend à voir les écossais faire la même chose. Mais non, le capitaine David Sole a demandé à ses joueurs de rentrer en marchant afin de respirer l’air de l’enceinte chauffé à blanc par les supporters. Au pas, en profitant de la foule qui gronde, les écossais font leur entrée sur le pré. Fiers, sur d’eux, de leur force.

L’heure des hymnes approche, le « God save the queen » est respecté par le public. Puis vient le moment de l’hymne écossais. Pour la première fois va résonner dans un stade le « Flowers of Scotland« . Chanson qui évoque la bataille de Bannockburn où Robert Bruce, futur Roi d’Ecosse, et les siens, déchaînés près des Borders, renvoyèrent l’armée d’Edouard II vers l’Angleterre.

Le stade en ébullition reprend les paroles avec les siens. La princesse Anne d’Ecosse, « patronne » du rugby au chardon, chante à tue-tête les deux couplets, au lieu du seul habituel.

Le capitaine David Sole aura ses mots après la rencontre: « Il fallait essayer de mettre les anglais le plus mal à l’aise possible puisqu’ils venaient avec la certitude de vaincre« .

Sa prédiction s’avéra exacte. L’Ecosse battra l’Angleterre 13-7 et remporta son dernier grand Chelem à l’heure actuelle.

Murrayfield

Ironie de l’histoire: un mois plus tard, Roy Williamson, le compositeur du Flowers of Scotland meurt d’une tumeur au cerveau. « Il nous a laissé un testament magnifique » dira David Sole.

Quelques éléments, en plus de ceux de ma mémoire, sont tirés de ce blog.

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