Interview mémoire du sport : Gérard Holtz

Inauguration aujourd’hui d’une nouvelle rubrique sur ce site, avec l’interview mémoire du sport. A travers quelques questions, c’est l’occasion de mettre en avant la passion pour le sport de personnalités.

Pour ce premier article, l’invité de Memosport est Gérard Holtz, animateur et journaliste sportif de France Télévisions, qui a gentiment accepté de répondre à nos questions sur la mémoire du sport et de nous parler de sa belle et exemplaire passion pour le sport.

gerard holtz

La qualité que vous préférez chez un sportif(ve).
Le fair play, le respect des règles et de l’adversaire.

Le défaut que vous détestez chez un sportif(ve).
Tricher, c’est la chose la plus lamentable du monde.

Votre sport favori.
Difficile, j’en ai plusieurs… l’amour peut-être ?
Pour répondre à la question, peut-être le ski, toutes les formes de ski, le vélo et le rugby.

Un événement sportif inoubliable.
Dimanche 13 avril 1986, Jack Nicklaus, un des plus grand golfeurs de l’histoire, gagne le master d’Augusta aux Etats-Unis pour la 6e fois.
Avec 6 trous de retard et avec les plus grands à ses côtés, personne ne pense qu’il va réussir mais après six birdies et un eagle lors des 9 derniers trous, il remporte le tournoi d’une façon magistrale.

Le sport que vous aimez pratiquer.
Le vélo, je pratique jusqu’à 10000 km par an et il m’arrive de participer à plusieurs cyclo sportives, j’aime aussi pratiquer le golf et le pilotage automobile.

Un héros dans le monde du sport.
Un très grand bonhomme : Reinhold Messner, il est le premier à avoir gravi les 14 sommets du monde de plus de 8000 mètres, et il y a aussi Sir Edmund Hillary, le premier homme à avoir gravi l’Everest.
Sinon plus près de nous, Jean-Claude Killy, Alain Prost ou encore Yannick Noah, qui sont des héros pour moi qui sont devenus des amis. Il y en a beaucoup… comme Sébastien Loeb, Teddy Riner ou Renaud Lavillenie.

Un personnage sportif qui n’est pas dans votre estime.
Lance Armstrong, il nous à tous menti…
Un des plus grands escrocs du monde du sport avec ce que l’on sait, il m’a boycotté pendant 3 ans après une question sur le dopage qui ne lui a pas plus lors d’une interview.

Un moment sportif à oublier.
La double main de Thierry contre l’Irlande en 2009, puis son comportement en fin de match, il se réjouit de manière disproportionnée alors que la France était quand même qualifiée sans son but.
Il aurait pu imiter l’allemand Miroslav Klose qui s’est dénoncé auprès de l’arbitre après un but marqué de la main, et qui a vu son but refusé.

Les Jeux Olympiques qui ont marqué l’histoire.
Mes premiers Jeux m’ont beaucoup marqué, c’était en 1984 à Los Angeles. J’avais le bras dans le plâtre après un match de rugby avec l’équipe de l’ORTF. Aussi, j’étais au bord de la piste lorsque que Pierre Quinon est devenu champion Olympique à la perche cette année là.
A l’époque, les journalistes pouvaient encore entrer sur le village Olympique, où j’ai passé de très bons moments et en plus cette année là, l’équipe de France de football remporte le titre Olympique.
Sinon il y a aussi les Jeux Olympiques d’Albertville que j’ai commentés en 1992.

Si vous étiez sportif professionnel, vous pratiqueriez … ?
Je suis fou de compétition, dans le respect des règles pour essayer d’être le meilleur possible. Tous les sports m’intéressent.
J’aurais aimé pratiquer le golf ou le tennis de façon professionnelle, mais aussi les 24 heures du Mans. Quand je pense à Jean-Claude Killy, Paul Newman ou Jean-Paul Belmondo qui ont participé à cette course mythique, cela me donne envie de réaliser ce rêve.

Une année marquante dans le monde du sport.
1998 !
Parce que cela a été le paradis et l’enfer en l’espace de 24 heures. D’une part, nous sommes champions du monde de football en France devant le Brésil, et en même temps se déclenche l’affaire Festina le même week-end sur le Tour de France.
Je présentais à l’époque le club du mondial avec des invités et à 23 heures, c’était extraordinaire, puis le lundi matin après la fête, je pars sur le Tour de France qui arrive d’Irlande avec l’affaire Festina, c’est un vrai tremblement de terre en 24 heures.

Un trophée que vous aimeriez soulever.
La fameuse veste verte du Master d’Augusta, ou alors le trophée des 24 heures du Mans. Ce sont des trucs exceptionnels.

La devise que devrait adopter tout sportif de haut niveau.
Plus qu’une devise, c’est un mot : le respect. Il en manque aujourd’hui…
L’école de la vie du sport, c’est essentiel.

Un adjectif pour qualifier le mois de juillet 1998.
C’est fou!
Entre l’euphorie de l’équipe de France de football, le beau temps, l’ambiance générale dans le pays, les matchs de l’équipe de France tout au long de la compétition, et aussi les femmes qui ont adhéré et le peuple français qui s’est retrouvé avec cette équipe de France. Ce sont des grands moments de France.

Et juillet 1982 ?
Là, c’est rageant…
Et puis en plus avec un sentiment assez extraordinaire d’un destin contre lequel on ne peut rien faire. Même si l’on mène au score, on sent quand même que les allemands vont gagner. On constate que même en sport, le miracle n’est pas possible.

Un livre de sport de référence.
Les 100 histoires de légende du Tour de France, bien entendu, que j’ai écris avec mon fils Julien.

La médaille d’or olympique, pour vous c’est … ?
C’est le symbole de toute une vie, il y a l’avant et l’après, c’est un truc que l’on garde toute sa vie.
Même si une partie des sports olympiques sont devenus professionnels, il y a encore des gens qui passe plus de la moitié de leur vie à s’entraîner en plus de leur travail pour arriver à ce but ultime. C’est un Everest de bonheur.

Un pouvoir qui révolutionnerait un sport.
J’ai un vrai combat anti-machisme et ce serait cela, je l’ai largement prouvé dans mon métier de journalisme sportif en demandant de recruter des femmes, afin d’aller vers une égalité homme/femme. Roland Garros est le parfait exemple avec la distribution des primes depuis cette année.
Le fait d’avoir une femme avec vous change l’état d’esprit, cela amène plus de legèreté.

Un sujet à proposer à la rédaction de memosport.fr.
Et si on imposait la mixité dans un certains nombres de sport ?
En tir à l’arc par exemple, ils vont mettre en place une compétition officielle mixte, et pourquoi pas la même chose avec du football mixte ou du rugby mixte ?
Pour information, j’ai été champion de France des journalistes… en mixte ! Cela apporte plein de choses.

Un commentaire final ?
Attention danger pour ma passion…
Je suis passionné de sport, c’est une grande valeur de notre société, le sport est censé rassembler les gens. L’argent est un danger en particulier, il est en train de bouleverser le fonctionnement de notre sport, le football est le meilleur exemple et maintenant il y a aussi le rugby.
Le dopage, la violence sont aussi des dangers auxquels il faut faire face et qui peuvent changer en mal ce phénomène social qu’est le sport. Il faut le protéger et faire très attention, trop de dirigeants ne le protègent pas, j’ai peur pour ma passion…
Entre le baron Pierre de Coubertin et les dirigeants d’aujourd’hui, il devrait avoir un juste milieu pour le bien être du sport.

Par Stéphane Gillet pour memosport.fr

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